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Figure majeure du cinéma documentaire, Frederick Wiseman se distingue par une œuvre riche principalement consacrée à la vie interne de diverses institutions américaines : par exemple, un bureau d’aide sociale dans Welfare (1973), un lycée de Philadelphie dans High School (1968), un centre d’entraînement militaire dans Basic Training (1971), la mairie de Boston dans City Hall (2020). Il nous invite ainsi à pénétrer au cœur de lieux où se jouent, s’interrogent les conditions, règles et moyens établis par la société pour que les hommes vivent ensemble.
Dès son premier film Titicut Follies (1967) tourné dans une prison d’État psychiatrique, le cinéaste américain a développé une approche cinématographique immersive qui se passe de tout commentaire et préfère soumettre le spectateur à la réalité brute d’une situation précise. Il s’agira de présenter la spécificité de cette méthode dans le champ documentaire, et de revenir plus exactement sur la place centrale que le cinéaste accorde au montage qu’il prend lui-même en charge. Wiseman envisage cette étape comme un moment-clé de son travail, celui où chacun de ses films trouve sa forme et son sens.
Que font émerger les récits documentaires qu’il construit ? Notre attention se portera sur les enchaînements, les raccords établis par Wiseman entre certaines situations enregistrées et sur son art d’articuler « le spécifique et l’abstrait » comme il le dit lui-même. Nous nous intéresserons aussi aux longs blocs que constituent les séquences filmées et assemblées par le cinéaste, qui invitent le spectateur à une expérience passionnante d’observation, d’écoute et de traversée d’une réalité à plusieurs facettes. Se révèlent ainsi divers états de la parole, et à travers eux les multiples fonctions et relations rendues possibles ou impossibles à l’intérieur d’un lieu, d’un système. L’occasion d’observer d’autres formes de montage entre les visages et les mots, matières humaines vivantes, vibrantes du cinéma de Wiseman.
Amélie Dubois
Ancienne critique de cinéma aux Inrockuptibles, Amélie Dubois est formatrice, intervenante, rédactrice de documents pédagogiques (Johnny Guitare, Citizen Kane, Elephant Man, Psychose) pour différents dispositifs d’éducation à l’image. Depuis deux ans, elle est rédactrice en chef des livrets pour Collège au cinéma. Elle a été sélectionneuse à la Semaine de la critique à Cannes et pour le festival EntreVues de Belfort. Elle écrit des textes d’analyse et conçoit des montages vidéo pour le site Upopi (Université populaire des images) en collaboration avec Ciclic.
Des frasques des Vitelloni, ivres de solitude et d’ennui dans les rues de Rimini, à la crasse physique et morale des Affreux, sales et méchants d’Ettore Scola en passant par les rictus féroces et la soif de sang des hommes de l’Ouest façon Sergio Leone dans Pour une poignée de dollars, le cinéma italien se reconnaît par son goût de l’excès.
Mélange de caricature et d’épure, doué d’une puissante expressivité, un caractère « à l’italienne » empreigne ces films. Cette distinction, généralement apposée à la comédie et au western, excède largement ces genres et persiste dans les outrances des personnages hors normes du cinéma italien contemporain – Traître, Divo, Chimère et autre Caïman.
Il y a dans l’ADN du cinéma italien une composante plastique, un plaisir du trait et une tendance à le forcer qui paradoxalement ne recherche pas le spectaculaire mais le surgissement du réel avec son cortège de questions politiques et sociales, historiques et humaines.
C’est à cette veine éclatante qui irrigue le cinéma contemporain bien au-delà des frontières transalpines que puisent sans doute Django Unchained de Quentin Tarantino, Sans filtre de Ruben Östlund, Parasite de Bong Joon-Ho ou encore Bacurau de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles.
Marie-Pierre Lafargue
Marie-Pierre LAFARGUE, diplômée de l’École Supérieure d’Audiovisuel de Toulouse, est intervenante cinéma au sein de l’association Ciné 32. Elle anime formations et interventions pour l’association Cinephilae et le festival Cinélatino et dirige des ateliers d’analyse filmique et de médiation pour le département Art & Com de l’Université Toulouse Jean Jaurès. Elle est également co-auteure du Dictionnaire du cinéma italien. Ses créateurs de 1943 à nos jours (Éditions Nouveau monde, 2014).
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